Steve Jacot, 33 ans, marié et père de deux enfants, est copropriétaire de la Carrosserie d’Auvernier SA depuis le 1er janvier 2022. L’entreprise occupe 18 collaborateurs. La vie de Steve, féru de bateau, et de ski, a changé. Avec son prédécesseur, Michel Abplanalp , le citoyen de Saint-Aubin-Sauges nous reçoit et parle de sa nouvelle vie. Entretien avec un jeune patron pour qui l’avenir n’a pas de limites.
Son parcours en quelques dates
En 2005, j’ai débuté ma formation de carrossier-tôlier. En 2009, je l’ai terminée (ndlr. Il a terminé premier de sa volée ex-aequo). La carrosserie d’Auvernier m’a gardé pendant mon école de recrues ; je lui en suis encore reconnaissant aujourd’hui. J’y ai travaillé pendant 7 ans comme employé qualifié. J’ai saisi deux opportunités pour évoluer professionnellement : un poste de responsable de carrosserie dans un garage-carrosserie à La Chaux-de-Fonds (2 ans) et le même poste dans un garage-carrosserie à Bevaix (2 ans). C’est enrichissant d’aller faire ses armes ailleurs. Il y a deux ans, Michel Abplanalp et Pierre Grosjean m’ont proposé un poste de coordinateur et de responsable atelier à la Carrosserie d’Auvernier. Enfin, à la fin 2021, j’ai racheté les parts de Michel Abplanalp. Les tractations ont été simples et rapides ; quant à la paperasserie, mon Dieu que ce fut compliqué !
Être patron, pas forcément un rêve qui se réalise
Je suis fils d’un patron actif dans la couverture- ferblanterie. Certainement ça a dû m’influencer. Le métier de carrossier-tôlier m’a tout de suite passionné ; le pratiquer suffisait à mon épanouissement. A partir de 2015, j’ai voulu évoluer dans mon job, prendre des responsabilités, conseiller des collègues et suivre des apprentis. Cela m’a incité à faire de nouvelles expériences pour enrichir mon bagage. Tout s’est fait naturellement. Les planètes se sont alignées. Un train était à prendre. Je n’ai pas voulu le manquer. Sans trop hésiter, j’ai racheté les parts de Michel Abplanalp. La suite, c’est maintenant.
Un nouveau quotidien
Je dois être présent au bureau pour les clients, les assureurs et les experts. Si un client nous rejoint après les heures de bureau, il m’appartient aussi de l’accueillir. Désormais, mon job c’est l’administratif. Je dois aussi me spécialiser en gestion du personnel : horaires de travail, vacances, planification, cotisations sociales, conditions de travail. Je dois faire tourner la boîte. J’ai la flexibilité de mes horaires – je ne timbre plus – mais la journée ne s’arrête pas au moment où j’ai quitté l’atelier. Il y a une pression constante pour relever trois défis : du travail en suffisance, faire tourner l’entreprise, la satisfaction des clients et la satisfaction des collaborateurs. J’avoue que le travail en atelier me manque un peu.
Sa vision pour la Carrosserie d’Auvernier
La carrosserie d’Auvernier fête ses 60 ans cette année. J’espère être à ses commandes pour d’autres jubilés (il rit de bon cœur) : peut-être les 90 ans… Blague à part ! Je souhaite que la carrosserie se distingue par son professionnalisme et dans la qualité de ses réparations, quels que soient le véhicule et son niveau d’évolution.
Ce que dit Michel Abplanalp de Steve
Steve s’est naturellement imposé par sa manière d’être. 50% des collaborateurs le connaissent depuis qu'il a effectué son apprentissage. Il n’a pas changé et il n’est pas du genre à « prendre la grosse tête ». L’avenir de la Carrosserie d’Auvernier est assuré avec Steve, qui se distingue par son dynamisme et son envie de travailler. Il a soif d’apprendre et de comprendre. Tous les mardis en fin d’après-midi, nous avons des séances bilatérales. Nous passons en revue la semaine écoulée et celle à venir, nous traitons des points administratifs. J’encourage Steve à s’aménager du temps pour des hobbies et à continuer à pratiquer du sport. En effet, je l’ai éprouvé : l’effort physique permet d’être plus résistant dans la gestion de l’entreprise. Ce qui est cocasse : j’ai fait signer à Steve son contrat d’apprentissage en 2005 et Steve m’a fait signer mon contrat de travail en 2022. La vie réserve vraiment de belles surprises.
Texte : Charles Constantin, carrosserie suisse Neuchâtel JU BE fr.